Monika Feth, Le Cueilleur de fraises

Feth - Le Cueilleur de fraisesNous étions sur le point de faire peser un sacré poids sur ses épaules. Mais les mères étaient là pour ça, non ? Voilà ce à quoi je réfléchissais tout en composant son numéro.

Dès que j’entendis sa voix, j’eus de nouveau quatre ou cinq ans. Il venait de m’arriver une chose monstrueuse et j’avais besoin d’être consolée.

Ma bouche avait un mal fou à articuler.

Caro. Est. Morte.

La phrase sonnait comme si quelqu’un d’autre l’avait prononcée. Quelqu’un que je ne ferais que citer. Elle n’avait rien à voir avec moi. Ni avec Merle, ni avec Caro.

Pourtant, nous étions bien allées dans cet affreux bâtiment. J’avais vu que Caro était morte. Il me restait à l’accepter.

Black Moon, page 129

Jette a dix-huit ans, elle est belle et sa mère est une auteure de romans policiers à succès. Assoiffée d’indépendance, elle habite avec deux amies : Merle et Caro. La première, fauchée, est une politique engagée, fervente défenseuse des animaux (oui, oui, mon ton est quelque peu sardonique. J’aime toujours quand on nous décrit ces êtres révoltés par le monde. On s’attend à beaucoup de choses, et là, paf ! les animaux. Forcément. C’est politiquement correct. Tout le monde aime les animaux (moi aussi, si, si), mais bon… j’aime bien voir dans un roman pour ado, une ado – justement – qui pousse ses questionnements un peu plus loin. Fin de la digression et de la parenthèse). La seconde fuit une famille maltraitante, se scarifie, change de copain tous les quatre matins et… se fait assassiner. Jette et Merle sont alors bien décidées à retrouver celui qui a fait ça. On suit ensuite les méandres de l’enquête. C’est pas du haut niveau mais c’est sympa.

Au fil des pages, les personnages se donnent la parole. C’est un peu artificiel mais ça fonctionne. L’écriture n’est pas désagréable et ça avance tout seul. Je l’ai lu le temps d’un aller-retour au boulot et d’un Rennes-Paris, le sourire aux lèvres (et pas que moqueur !). Enfin bref, il y a plein d’autres ouvrages que je vous conseillerais avant celui-ci, mais quand même, si vous l’avez dans les mains (ou sous les yeux), allez-y ! C’est toujours plaisant de chercher l’amour pour toujours, jusqu’à ce que la mort nous sépare. Ou un peu avant.

Découvrez aussi Twilight de Stephenie Meyer et Plus haut que les oiseaux d’Eric Pessan.

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